À partir de 50 ans, la perception du goût change. En fait, elle est plus ou moins altérée du fait du vieillissement physiologique des récepteurs du goût disposés un peu partout dans la bouche et en plus forte concentration sur la langue. D’autres facteurs peuvent aussi être à l’origine de l’altération du goût : certains médicaments, des carences en vitamine B3 et zinc, l’alcool, des mycoses, brûlures, certaines pathologies… Conséquence : pour goûter mieux, les aînés ont souvent tendance à ajouter du sel aux aliments qu’ils consomment. Or, le sel est souvent source de problèmes de santé quand il n’est pas carrément prohibé. Comment alors continuer à prendre plaisir aux repas et à s’alimenter convenablement?
Trop de sel
Le sodium contenu dans le sel peut être à l’origine de divers problèmes de santé, d’autant plus préoccupants que les aînés ont un système digestif moins performant qu’à 30 ans. Le sel, consommé en grande quantité, peut ainsi augmenter le risque d’œdème, d’hypertension artérielle, d’insuffisance rénale et cardiaque, accélérer le vieillissement de la peau et des autres tissus, favoriser la rétention d’eau… Il convient donc de consommer le sel avec modération.
Le problème, c’est qu’il est parfois difficile de couper le sel, surtout si la perception du goût est altérée…
Des trucs pour couper le sel, mais pas le goût
– Arrêtez de fumer! Le tabac diminue de beaucoup la perception des goûts.
– Préférez les légumes frais plutôt que les légumes en conserve.
– Évitez les plats surgelés et les aliments transformés; leur teneur en sel est phénoménale!
– Recherchez les substituts du sel; mais attention, car ces substituts sont souvent riches en potassium, ce qui est déconseillé aux personnes souffrant d’insuffisance rénale.
– Préparez votre propre salière sans sel; vous trouverez plusieurs recettes sur Internet.
– Remplacez le sel par des épices, des fines herbes, de l’ail et/ou de l’oignon (ex. : mélange d’oignon, ail, persil, ciboulette pour les pommes de terre; feuille de laurier, poudre de moutarde, sauge, thym, romarin, ail, poudre de cari ou muscade pour le bœuf.) Surtout, ne lésinez pas sur les quantités!
– Aromatisez votre riz et certains mijotés avec des infusions de thé.
– Apprenez à décoder les étiquettes nutritionnelles.
– Consultez une nutritionniste.
Un mythe
Le sel de mer, le gros sel et le sel casher ne sont pas moins néfastes pour la santé que le sel de table. Le sel… reste du sel !
En conclusion, il faut avouer qu’une petite rééducation du goût sera nécessaire pour réapprendre à apprécier les aliments sans une bonne dose de sel! Mais persévérez, car les surprises et les découvertes en valent le coup… et le goût!
Références :
Philippe Briard, Le goût de vieillir, Université René-Descartes – Paris V, 2008.
« Découvrez les secrets du sel » sur www.eatrightontario.ca, consulté le 26 février 2012.