L’automobile représente bien plus qu’un simple moyen de locomotion pour un adulte ; c’est avant tout un moyen d’assurer son indépendance. Pour un aîné qui craint de perdre d’autonomie, la voiture devient un symbole. Aussi plusieurs aînés ne veulent-ils pas se soumettre à un examen de conduite à un certain âge, comme c’est le cas dans certaines provinces, au risque de perdre leur permis de conduire et, conséquemment, une partie de leur autonomie. Mais pourquoi une telle mesure?
Question de sécurité
C’est avant tout une question de sécurité routière, avancent les divers gouvernements où des mesures sont en place pour évaluer l’aptitude et la compétence conducteurs âgés. De fait, avec le vieillissement, les réflexes sont moins aiguisés, la vue et l’ouïe en constante baisse et les risques d’arrêts cardiaques et d’ACV plus élevés, ce qui met en péril la sécurité des autres automobilistes.
Les organismes de défense des droits des aînés ont leur lot d’arguments à opposer à ces faits. Selon les statistiques, «les conducteurs âgés sont moins souvent impliqués dans des collisions que ceux de 16 à 24 ans; cela pourrait être attribuable au fait que les personnes âgées conduisent moins» et qu’ils sont en général plus prudents.
Pour l’heure, au Québec, le ministère des Transports se range à ces derniers arguments.
En Ontario, par contre, les aînés doivent suivre le Programme de renouvellement des permis de conduire des conducteurs âgés, qui oblige les aînés de 80 ans et plus à se soumettre à un examen de la vue, à réussir un questionnaire à choix multiples sur la sécurité routière et à participer à une formation de groupe pour renouveler leur permis.
La prévention et la responsabilisation d’abord
Au Québec, il semble que l’on privilégie pour le moment la prévention et la responsabilisation. Ainsi, l’Association des retraités des secteurs public et parapublic, en collaboration avec le Conseil canadien de la sécurité, a mis sur pied le Programme 55 ans au volant qui permet aux aînés de renouveler leurs compétences sur la route. Ce programme est offert à tous les aînés au coût de 60 $. Des écoles de conduite offrent également à toute la population des cours de recyclage visant à se réapproprier une certaine confiance au volant.
Enfin, on prône ici et là l’autoresponsabilisation. Les aînés dont les facultés déclinent devraient être encouragés à renoncer d’eux-mêmes à leur permis de conduire. C’est l’avis que partagent diverses associations médicales et rédacteurs en chef de publications destinées aux aînés.
Technologie à la rescousse
Étant donné le vieillissement de la population et l’augmentation inévitable du nombre de conducteurs âgés sur les routes, les constructeurs automobiles ont flairé la bonne affaire. De fait, les équipementiers proposent déjà nombre de gadgets d’aide à la conduite : technologie d’aide au stationnement, détecteur d’obstacles en angle mort, système multicaméras pour les manoeuvres en basse vitesse, sans compter les GPS de plus en plus sophistiqués et les systèmes de dépannage comme OnStar. Dans un avenir plus ou moins proche, des autos-robots permettront aux aînés de conduire en toute sécurité… en intervenant le moins possible avec le véhicule!
En attendant, la prudence reste toujours de mise, peu importe l’âge!
Références
Irwin Bess, «Les aînés au volant», Statistique Canada, automne 1999 [consulté le 27 février 2012].
Site de l’équipementier Valeo.