Les préjugés sont des opinions préconçues qu’on tente d’éviter le plus possible. On parle souvent du sexisme, du racisme et des préjugés sur la religion ou l’orientation sexuelle. Mais il existe un type de préjugé dont on n’est pas encore assez conscient au Québec comme ailleurs : l’âgisme.

L’âgisme est un préjugé basé sur des idées préconçues et des stéréotypes dirigés vers les personnes âgées. Certaines de ces idées sont bien ancrées et on les véhicule parfois sans s’en rendre compte. Les aînés peuvent même parfois les entretenir eux-mêmes!

Des exemples de l’âgisme

L’âgisme prend diverses formes dans notre société. Il est utile de savoir les reconnaître. Au quotidien, en côtoyant leurs parents ou grands-parents, des gens peuvent se rendre coupables d’âgisme sans mauvaise intention.

  • Parfois, lorsqu’un aîné relate un problème de santé, ses proches diront qu’il fallait s’y attendre, « à votre âge »… Même des médecins le font! Ce sont des mots très décourageants pour une personne âgée. C’est comme si on lui rappelait souvent qu’elle n’a plus beaucoup à espérer de la vie. Comment fait-on pour garder une attitude positive lorsqu’on se fait parler ainsi?
  • Cela se reflète parfois dans la manière de parler aux aînés, lorsqu’on change d’intonation ou de débit alors que notre interlocuteur n’a aucun problème auditif ou cognitif.
  • Certaines personnes s’adressent à une personne âgée en l’appelant « ma petite madame » ou « mon petit monsieur »… Souvent, nos parents ou nos grands-parents trouvent qu’on leur parle comme s’ils étaient idiots et ils se sentent diminués.
  • D’autres croient qu’un aîné d’un certain âge ne devrait plus conduire sa voiture.
  • Certains affirment que les personnes âgées ne savent pas se servir d’un ordinateur ou d’une tablette, etc.
  • Les médias jouent leur rôle dans nos préjugés aussi. Comme lorsqu’une marque de voiture a pour slogan des mots méprisants comme « Tasse-toi, mononcle ».

Les exemples sont multiples. Portez-y attention lorsque vous êtes en présence de personnes âgées.

Les conséquences de l’âgisme

Plus on songe aux formes que prend l’âgisme, mieux on peut imaginer ses conséquences. Les exemples que nous venons de voir peuvent sembler relativement inoffensifs si on les prend un par un. Mais l’accumulation de tels comportements sur une longue période aura inévitablement des conséquences néfastes. Plusieurs études scientifiques ont observé comment l’âgisme peut mener à la dépression, à une moins bonne réaction au stress et même à une diminution de l’espérance de vie.

En effet, les effets négatifs de l’âgisme touchent la santé physique et mentale des personnes âgées. Une série d’études a démontré que « les individus ayant une vision initiale négative du vieillissement sont et se déclarent être en moins bonne santé physique […], s’engagent moins dans des comportements de prévention (faire du sport, manger sainement, arrêter de fumer, etc.), développent plus de problèmes cardiovasculaires, présentent un déclin mnésique [diminution de la mémoire] plus marqué et ont une espérance de vie moindre (environ 7,5 années en moins), comparativement à des individus du même âge ayant une perception davantage positive du vieillissement. » (Citation tirée de la Revue de neuropsychologie)

Contrer l’âgisme

Chacun peut jouer un rôle pour contrer l’âgisme là où il se manifeste.

  • Au sein de la famille, on peut faire en sorte que les enfants côtoient régulièrement les aînés. Mieux ils les connaîtront, plus ils développeront des attitudes positives comme l’empathie et le respect. On peut commencer bien jeune à combler le fossé entre les générations!
  • Les aidants – naturels ou professionnels – doivent se défaire des stéréotypes, porter attention à la manière dont ils parlent aux aînés. Ils peuvent aussi tenter de mieux connaître le processus du vieillissement. Il est important de se mettre dans la peau des gens qu’on aide, de comprendre ce qu’ils ressentent à divers moments de leur vie.
  • Les professionnels de la santé doivent être conscients des besoins particuliers des personnes âgées. Il est bon d’envisager chaque maladie ou symptôme comme ce qu’ils sont, en tant que préoccupations qui ne sont pas seulement des effets du vieillissement. Cela permet au patient d’éviter un fatalisme déprimant, décourageant. Aussi souhaitons que de plus en plus d’étudiants en médecine choisissent la gériatrie, car il y a pénurie au Québec et au Canada.

« Je ne suis pas une “vieille”, je suis une personne »

La stigmatisation associée au vieillissement a quelque chose d’illogique et d’autodestructeur pour une société. Traitons les aînés comme les individus qu’ils sont, tout simplement, au lieu de les caractériser avant tout en fonction de leur âge. Nos enfants nous regardent. Notre empathie envers les aînés sera, demain, l’empathie de nos enfants envers nous.

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